Escale à Teruel (Aragon)
Vendredi 2 août 2019 l'escargot a fait escale à Teruel.
Construite sur une colline à environ 1000 mètres d'altitude, au sud de l'Aragon, Teruel, entre Saragosse et Valencia, possède un patrimoine architectural de style mudéjar qui est classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le style mudéjar :
Les origines du mudéjar, art métis par excellence, remontent au XIe siècle. Au fur et à mesure de leur avance pour reconquérir les terres occupées par les arabes, les armées chrétiennes permettent à de nombreux maîtres musulmans de rester chez eux et de travailler pour le compte des rois et seigneurs de Castille et Aragon. Le résultat en est un nouveau style architectural, exclusivement espagnol.
L’Espagne conserve encore de nombreux édifices mudéjars de typologies religieuses et civiles - chapelles chrétiennes, synagogues juives, palais royaux - qui associent des éléments romans et gothiques dans l’agencement de leurs plans à des traits caractéristiques de l’art musulman d’Al-Andalus, tels que les arcs en plein cintre, les frises et les plafonds en bois, et surtout l’emploi de matériaux comme la brique, le plâtre et la céramique au lieu de la pierre.
Les trois principaux foyers du style mudéjar sont l’Aragon, la Castille-León et la ville de Tolède, même si l'on retrouve du mudéjar dans toute l'Espagne.
Quelques (mauvaises?) langues disent que les espagnols avaient alors besoin de faire travailler à bon compte les musulmans et les juifs, et qu'en échange ils leur laissaient continuer à développer leur art et leur culture... Mais nous ne sommes pas là pour juger l'Histoire.
Les monuments que nous avons vu sont un enchantement pour les yeux, nous sommes littéralement tombés amoureux de cette ville à taille humaine. Lors de la visite à pied nous avons pu prendre de nombreuses photos, mais quelques photos que nous vous proposons ici ont été piochées sur Internet, car nous avons fini la visite en « petit train » très artisanal et là impossible de stabiliser l'appareil photos (rires), le pilote de l'escargot a même failli basculé hors du train ! C'est qu'il doit nous conduire encore plus loin le pilote, il ne s'agit donc pas de le perdre en route !!!
Vu lors de la visite à pied :
Les trois plus célèbres tours mudéjares (de gauche à droite)
San Pedro, accolée à l'église du même nom, à droite sur la photo on aperçoit l'entrée du mausolée des 2 amants (voir plus bas dans l'article)
San Martin
San Salvador
La cathédrale (la vue d'ensemble a été prise sur Internet, car actuellement la cathédrale est entourée d'échaffaudages pour cause de travaux de réfection...)
La plaza del Toricon
Les rues centrales de la ville débouchent sur la plaza del Torico, une place ornée en son centre d'une colonne surmontée de la sculpture d'un petit taureau, devenu le symbole de la ville. Autour de cette place, des façades de style art nouveau construites au début du XXe siècle, comme la Casa Ferrán ou La Madrileña.
La casa madrileña
La casa Ferràn
La place :
La casa de la Communidad :
Non loin de la plaza del Toricon, maison de la Communauté d'Aragon
Bien entendu après la balade nous avons fait une pause sur la terrasse d'un café, sur la place del Toricon ! ;-)
Vu lors de la visite en train (hormis ce qui a été vu à pied) :
à noter que l'aqueduc de Los Arcos est l'œuvre du français Quinto Pierres Vedel, qui en commença les travaux en 1537, lesquels se prolongèrent durant tout le XVIe siècle. Il possède deux niveaux d'arcades. Ce pont est le trait d'union entre le Teruel médiéval et le Teruel moderne.
La escalinata, escalier monumental qui relie la ville haute et la gare située dans la ville basse, construit selon les règles mudéjares :
Si Teruel est célèbre par son patrimoine architectural, elle l'est aussi par l'histoire de ses deux amants célèbres :
Diego Marcilla et Isabella de Segura s’aimaient depuis l’enfance malgré la différence sociale des deux familles. Lorsque Diego demanda la main d’Isabella elle lui fut, bien entendu, refusée, mais le père de la jeune fille lui accorda un délai de cinq années pour qu’il puisse revenir riche et digne d’épouser son Amour.
Diego s’engagea alors dans les troupes chrétiennes de Pedro II d’Aragon, en lutte contre les musulmans qui occupaient l’Espagne.
En 1217, à l’expiration des cinq années, Diego n’étant pas revenu, le père d’Isabella l’obligea à épouser Pedro de Azagra, fils du Seigneur d’Albarracin. Mais, lorsque Diego revint le lendemain du mariage, riche et victorieux, apprenant qu’Isabella venait de se marier, il entra dans la maison des époux, demandant juste un baiser à son Amour perdu. Mais Isabella, étant à présent mariée, le lui refusa et Diego en mourut de douleur.Le lendemain, Isabella rentra dans l’église san Pedro où se déroulaient les funérailles de Diego, et s’allongeant sur son corps lui donna le baiser qu’elle lui avait refusé de son vivant. Lorsqu’une personne de l’assistance voulut la relever, elle ne put que constater qu’elle aussi était morte de chagrin.
Cette histoire est bien entendu une légende urbaine du 13ème siècle, néanmoins lors de travaux dans l'église San Pedro, deux corps momifiés, un jeune homme et une jeune fille furent retrouvés, et on leur a attribué l'identité des amants. Ils ont été longtemps exposés dans l'église. En 1955 le sculpteur Juan de Avalos leur a consacré un mausolée pour mettre à l'abri les deux momies. Edith Piaf leur a par ailleurs consacré une chanson en 1962 (titre : les amants de Teruel).
Nous n'avons pas visité le mausolée faute de temps... Je pense que de toutes façons, comme pour tous les monuments, il n'aurait pas été possible de prendre de photos à l'intérieur... Donc la source de celles-ci est Internet.
Voilà la visite est terminée, nous espérons que vous avez apprécié autant que nous cette nouvelles escale espagnole... A Teruel, nous avons aussi noté la gentillesse des habitants qui malgré la barrière de la langue et les nombreuses sollicitations des touristes à cette saison, sont restés bienveillants et souriants à notre égard.
Si cette promenade vous a plu, l'escargot et nous vous invitons à nous suivre pour la prochaine étape : Valência !
A bientôt pour de nouvelles aventures...